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Subtile Decadence ou Liaisons par forcément Dangereuses
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Subtile Decadence ou Liaisons par forcément Dangereuses
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9 juin 2011

Saut à l'élastique

Elle se sentait un peu comme au bord d'un précipice en forme de défi...

Elle l'avait rencontré par le nouveau site qu'elle fréquentait depuis sa rupture. Quelques mois étaient passés durant lesquels elle s'était demandé si elle allait recommencer sa recherche d'une vie parallèle à son goût. Elle avait repensé à ce site "réservé aux personnes en couple". Après tout pourquoi pas.... Ne dit-on pas qu'il faut remonter tout de suite à cheval malgré une chute ?

Elle s'était alors créé un profil, avait pesté quand son premier contact s'était révélé être un "gamin de 30 ans" mais avait eu raison de persister. Le moteur de recherche lui avait proposé plusieurs personnes qui semblaient répondre à ses critères.

Il avait attiré son attention immédiatement. Des photos, une phrase de présentation, quelques détails dans son profil l'avait conduite à lui adresser un message malgré sa réticence à faire le premier pas, mais bon, après tout il fallait bien que "l'égalité" serve à quelque chose. Sa réponse lui avait plu.

Plus tard, au téléphone, elle avait apprécié sa voix. La rencontre fut chaotique, le café bruyant avait perturbé leur discussion. Quelques semaines s'étaient alors écoulées. Et elle avait à nouveau initié la rencontre. Le lieu, qu'il avait choisi, c'était révélé plus judicieux. Calme, serein. Ils avaient pu échanger tranquillement. Elle revenait du bureau, robe légère, chemise blanche et escarpins. Il était venu en marcel, short et sandales. Il allait à un entraînement. Le contraste entre eux était saisissant. Elle blonde, solaire, lui mat, sombre. Elle avait l'impression d'avoir un fauve à ses côtés. Mais elle adorait les félins, leur puissance feutrée la fascinait.

Avait-il été sensible à elle? Elle n'avait pas su, elle pensait que oui, mais elle n'était pas sûre. En se quittant, il lui avait dit qu'il était motivé. Par elle ? Par provocation elle lui avait "à notre prochaine rencontre, dans deux mois..." Il avait souri à cette réflexion légèrement moqueuse.

Sans nouvelle de lui, elle s'était décidé à prendre les choses en main, lui dire que ce n'était pas un problème, qu'elle le regrettait mais that's life et bonne chance... Elle s'en était ouverte à son confident. Que devait-elle en penser. elle lui avait décrit le personnage, rapporter ses propos, ses attitudes. Elle ne l'avait jamais fait auparavant mais elle y perdait son latin.... et elle adorait cela. Un homme qui ne rentrait pas dans une case ! Suffisamment rare pour qu'il retienne son attention.

Son confident lui avait fait un décryptage qui lui ouvrait les yeux sur des détails qu'elle avait remarqué mais auxquels elle n'avait pas attaché plus d'importance que cela. Dominer.

Jouant franc-jeu, elle lui avait envoyé un dernier email en abordant cet aspect ; sa volonté de domination. Sa réaction fut immédiate ou presque. Le ton avait changé, plus direct, un peu provocateur certes mais tout en nuance et à double lecture... Que répondre .....

Elle avait pris son email comme un jeu. Il voulait dominer, c'est-à-dire pour elle, mener le jeu, décider, maîtriser : si cela lui faisait plaisir! Elle était suffisamment femme pour apprécier le désir de conquête d'un homme. Elle se rappelait avoir noté sa démarche comme suspendue lorsqu'il était allé commandé un deuxième café, sa façon aussi de se rasseoir : il l'avait de façon délibéremment lente, envahissant son espace intime, exprimant ainsi tacitement son besoin de domination ou plus exactement de maîtrise. Elle n'avait pas bronché et, à posteriori cela l'amusait plutôt...

Elle savait suffisamment ce qu'elle voulait pour pouvoir prendre les choses en main, faire le premier pas, mais elle se débrouillait toujours pour que ce soit son partenaire qui ait l'impression de maîtriser le jeu. Mais elle préférait cent fois ne pas avoir à le faire, être surprise, étonnée quite à faire part de son désaccord ou faire semblant de ne pas l'être pour mieux se rendre aux arguments de son partenaire... 

N'en déplaise aux féministes ! Grâce au ciel, elles n'avaient donc pas réussi à éliminer toute trace de virilité chez les hommes. Elle trouvait désespérant de découvrir les pubs pour hommes incarnées par des adolescents à peine pubères....ou alors ressemblant à un adepte de la fonte, body-buildé, le corps huilé, imberbe, attitude "prêt à consommer" par une femme ou par un homme d'ailleurs.... C'est ça l'homme parfait ? Un petit coup d'oeil sur l'excellent site AgoraVox à ce sujet....

  http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-image-de-l-homme-dans-la-29666

Comment un homme pouvait-il s'y reconnaître... Elle avait d'ailleurs été heureusement surprise de lire très récemment que la tendance s'inversait et que les hommes virils, avec muscles, poils et rides revenaient en force.

Il lui avait également demandé quels adjectifs la définirait le mieux. Lui-même en avait ajouté deux à "dominateur". Elle s'était senti au pied du mur. Elle savait que la question était orientée sexe, quelle partenaire était-elle, comment se comportait-elle... Elle lui avait dit qu'elle acceptait de jouer si elle connaissait les règles. Celles-ci lui paraissaient encore floues mais il avait commencé. A elle de jouer !

Immédiatement, sans vraiment réfléchir, le terme de joueuse s'était imposé. "Joueuse", oui, car son humeur changeante, ses envies, la poussait à être aussi câline, tendre qu'exigeante ou dominatrice. Le qualificatif de "douce" était venu juste après : elle l'était indubitablement, profondément. Ses gestes, ses caresses, ses baisers étaient d'une douceur absolue. Sa peau l'était aussi. Les mains d'hommes qui s'étaient posé sur elle avaient été surprises par la douceur de sa peau qu'ils qualifiaient immanquablement " de bébé" ou "de soie". La nature avait été généreuse avec elle et elle s'étonnait qu'ils le disent parce qu'il lui semblait que toutes les femmes avaient la peau douce. Le terme "rebelle" ensuite car elle se connaissait suffisamment pour savoir que si dans l'absolu le joug d'un amant était très agréable, une partie d'elle-même n'en finissait pas de refuser de se rendre. Certaines caresses vrillaient ses reins de plaisir, lui donnant la chair de poule, mais elle ne pouvait empêcher ses mains de repousser celui qui les lui prodiguait. Même après de longs préliminaires qui la laissaient pantelante de désir, elle ne pouvait s'empêcher de chercher à se dérober.

Mais elle trouvait que trois qualificatifs étaient plus que suffisamment, ils étaient déjà tellement révélateurs ! Il ne voulait quand même qu'elle lui donne le mode d'emploi en prime !

Plus tard, en relisant son email à lui, elle s'était aperçue qu'elle avait négligé de lire entre les lignes. Ne voulait-il pas, au-delà de savoir comment elle était, connaître ses règles du jeu à elle ? Bien sûr elle en avait des règles. Elle savait aussi qu'elle ne les appliquait pas systématiquement car son comportement dépendait de son partenaire. Elle refusait certaines caresses ou positions parfois, sans très bien savoir pourquoi d'ailleurs, alors même qu'elle les avait aimé. Avec d'autres.

Elle avait alors était très franche : elle avait dit qu'elle acceptait de jouer avec lui, elle lui accordait donc toute sa confiance. Cela impliquait aussi qu'il accepte tacitement de respecter ses limites à elle.

Mais que ferait-il de tout cela.... Elle doutait....

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